Dans un document interne aux futurs instructeurs évoquant le relâchement, il est précisé:  “Les endroits que vous devez mettre en tension ou relâcher est un processus de découverte personnel”.

Vous allez me dire “c’est déjà pas mal mais maintenant, on fait quoi ?”
Cette interrogation dure depuis un certain temps au sein des pratiquants français d’Aunkai et une forme de consensus en a émergé à travers le modèle de représentation du corps de A. de Sambucy

Le docteur A. de Sambucy a fondé une méthode visant à corriger les problèmes de dos à travers des mouvements bien précis. Même si l’objet de l’Aunkai n’est pas de soulager ce genre de problème, comme par hasard (façon de dire que justement ce n’en est pas un) bon nombre de mes élèves suivent mes cours car justement leurs problèmes de dos s’en trouvent soulagés. Rien d’étonnant quand on sait qu’un des principes de l’Aunkai est d’étirer la colonne vertébrale et du coup d’en diminuer les courbures parfois excessives, sources de pathologies diverses.

La méthode du Dr de Sambucy nous intéresse moins que le modèle théorique qui la sous tend, celui des segments mous et des segments durs, illustré par le fameux “bonhomme de Sambucy”

L’auteur décrit son modèle de la manière suivante: “L’homme est une pile de segments durs et mous posés les uns sur les autres; les durs à ceintures osseuses indéformables, les mous à cylindres de muscle entourant des organes – ces segments glissent les uns en avant des autres – ils tendent à s’écrouler les uns sur les autres. Ils sont tous enfilés sur un axe souple commun: la colonne vertébrale. ” (A. de Sambucy., La gymnastique corrective vertébrale, 1966, Paris, éditions Dangles)

En langage clair le corps humain est composé de segments dur osseux (tête, cage thoracique, bassin) dans lesquels alternent des segments mous (nuque, tronc). Les segments mous sont maintenus autour de la colonne vertébrale grâce à un certains nombres de muscles.

Au niveau de l’arrière du cou il s’agit des muscles scalènes:

Et du sterno cléido mastoidien à l’avant:

Le tronc est souvent l’objet de toutes mes attentions, c’est bien souvent là que “le bat blesse”. En effet, le tronc n’est ni plus ni moins qu’un “sac à viande” expression peu flatteuse mais qui illustre bien la bio mécanique de cette région du corps: un ensemble de viscères maintenus à la colonne vertébrale par une gaine de muscles:

Le diaphragme au dessus:

Le périnée en dessous:

Le transverse à l’avant:

Transverse qui se prolonge avec le fascia thoraco-lombaire pour enserrer l’ensemble de la taille.

Nous savons maintenant que la bio mécanique du corps n’est pas homogène, tout les étages du corps ne se comportent pas de la même façon. Au delà de la notion de relâchement, il me semble donc plus pertinent de parler d’uniformiser les tensions: rendre mou ce qui est dur, dur ce qui est mou.

Concrètement la pratique des exercices de l’Aunkai doit se faire en relâchant les épaules et le bassin mais surtout en mettant en tension la nuque et le tronc. Si la partie relâchement des segments dur est “relativement” facile, celle de la mise en tension des segments mous n’est pas évidente car elle s’articule autour du travail de muscles “automatiques” c’est à dire de muscles dont l’action nous échappe (tout comme le coeur ou les viscères par exemple).

Une des pistes que je privilégie pour aider ce travail d’uniformisation des tensions est la pratique d’exercices de gainage, exercices qui feront l’objet d’un prochain article.

Sources:

Le post de Funcal dans Kwoon,

http://www.kwoon.info/forum/viewtopic.php?t=22653&postdays=0&postorder=asc&start=15

Le forum de Chris:

http://la-quete-du-graal.over-blog.com/article-le-bonhomme-de-sambucy-48496504.html

Et celui de fanfan:

http://ladrevert.wordpress.com/2010/04/17/de-sambucy/

Merci à eux et à bientôt 🙂