Pour la première fois en france, l’enseignement d’Akuzawa Minoru est délégué à ses élèves. Ce n’est donc pas un stage de formation à l’enseignement de l’Aunkai qui c’est tenu à Paris ce week end, mais bien la première formation dispensée par ses plus proches élèves à des personnes curieuses de découvrir cette discipline encore méconnue.

Suite au succès de l’Aiki Taikai en fin d’année dernière, c’est sans surprise qu’un nombre respectable  de participants (entre 25 le dimanche et 30 le samedi) à répondu présent à ce stage. Même si une bonne moitié étaient des “anciens” c’est à dire des habitués des Masterclass, l’autre moitié venait à la découverte de l’Aunkai.

Et pour une découverte, je pense qu’ils n’ont pas été déçu.  Sensei avait fait parvenir un programme précis à exécuter et le moins que l’ont puisse dire c’est qu’il était assez exhaustif. Tout ou presque y est passé à part des exercices très spécifiques ou très avancé. La progression c’est faire fort logiquement en alternant des exercices de structures et des exercices d’application.

Chris et tangi démontrant maho avec partenaire

L’autre version avec partenaire, dos à dos cette fois.

Vous noterez sur cette photo l’importance de certains principes à respecter:

– respecter l’alignement coudes/genoux/orteils

– Le genou n’est pas devant le gros orteil

– Les épaules sont relâchées, la tête est tirée vers le haut.

Par contre:

– L’angle d’ouverture des pieds et l’écartement des jambes reste perfectible.

Mon interrogation par rapport à cette photo porte plus sur le fait “d’être assis”  dans ma position, la photo me donne l’impression que ce n’est pas le cas. Peut être est ce un effet de lumière sur les superbes Keikogi brodés aux armes de l’Aunkai que nous venions juste de recevoir 😉

Leo Tamaki, maitre d’œuvre des Masterclass

Leo nous gratifie ici d’une très belle démonstration de maho avec partenaire, vous remarquerez les différences avec la photo précédente: les écarts et les ouvertures sont beaucoup plus réduits. Attention pour autant à ne pas tomber dans le piège de se pencher en avant, la verticalité du tronc est un élément au moins aussi important que le reste.

A ce propos, j’ai redécouvert avec beaucoup d’intérêt un des premiers mode d’exécution de Maho, telle que j’ai pu la lire il y a quelques années dans les premiers articles de Robert John dans Aikido-journal: Maho dos au mur.

J’avais abandonné ce mode d’exécution à mes débuts en Aunkai en raison de sa très grande difficulté. A présent que je suis plus à l’aise, il me semble très intéressant dans le sens ou il permet une verticalité quasi parfaite sans avoir recours au regard d’autrui où à la video.

Cette façon de faire est très simple, il suffit d’effleurer un mur avec le dos lors de maho en cherchant à coller le dos au maximum, sans prendre appui.

Toujours dans l’idée de construire la structure, c’est Tenchijin qui à suivi.

Chris exécutant TCJ

Une très belle démonstration de TCJ par chris, tout y est: ouverture raisonnable des pieds, faible écartement des jambes, justesse du regard, étirement de la colonne vertébrale. Le travail pour arriver à ce résultat est déjà très conséquent.

Dernier des exercices “de base” le lever de jambe

Le travail de “juji” (la croix) grâce à Age-te (le lever de jambe)

L’exercice qui vient est sans doute un de ceux que je pratique le moins. Shintaijikyu n’est effectivement pas très accessible d’emblée mais n’en est pas moins important. Il permet le travail des axes du corps et à ce titre est déterminant pour les déplacements. Christophe (le deuxième cette fois !!) nous en à fait une démonstration très intéressante en insistant non pas sur la version statique mais plutôt sur la version en mouvement.

Je la pensais plus ardue mais elle m’a parue finalement plus accessible (vous noterez que je n’emploie pas le mot “simple”)

STJK par christophe, notez la connexion entre les deux bras

STJK par tangi, là aussi une très belle exécution

En pratiquant de cette manière, j’ai eu pour la première fois l’intuition de ces fameux axes du corps et surtout de comment s’en servir pour générer une force.

La version de STJK avec partenaire, un travail délicat et assez avancé

Après ce tour exhaustif des exercices de structures (je n’ai malheureusement pas de photos de shiko à vous présenter), vient le tour d’un exercice phare de la méthode de sensei: Push-out.

Push-out dans sa version la plus épurée: debout jambes tendues

Cet exercice est important à plus d’un titre, c’est un des trois exercices que préconise sensei avec Maho et TCJ, ils sont considérés comme le coeur de la méthode. Pour ma part, je les pratique à quasiment toutes mes séances (à part push-out faute de partenaire). Autre point, c’est l’exercice le plus approprié pour tester la structure. Les appuis étant réduit au maximum (faible écartement des jambes, pas de flexion des genoux) la structure doit être bien en place pour permettre l’écoulement et la génération de la force sans déséquilibre. C’est d’ailleurs en partie avec push-out que sensei nous a testé lors du passage de grade de l’an passé.

Push-out dans sa version plus libre

L’erreur la plus souvent rencontrée (enfin celle qui m’a semblé la plus criante) concerne le port de la tête. Lorsque vous êtes poussés, le réflexe le plus courant est d’essayer de ne pas perdre l’équilibre en transférant le poids du corps vers l’avant, la manière la plus simple étant de pencher la tête en avant. C’est le cas sur la photo précédente.

Port de tête et courbures dorso lombaires

Malheureusement la moindre variation dans le port de la tête impacte l’ensemble de la colonne vertébrale et fait perdre l’étirement, la verticalité et donc les connexions.

Je ne pense que du bien de ce stage, l’ambiance était studieuse mais conviviale, les exercices proposés pertinent, le rythme soutenu mais pas insurmontable, bref, un travail de qualité dont j’ai pleinement profité.

Après l’effort…..

Vous noterez sur la photo la présence d’Ed Hines (le deuxième en partant de la gauche) qui à l’air de supporter difficilement la lourdeur de l’ambiance ;). C’est un des principaux élèves de Liu De Xiu, un des grand nom actuel des arts internes chinois. Bel exemple d’ouverture d’esprit qui me pousse en retour à conseiller à tout les amateurs d’arts internes sur paris à lui rendre visite.

Je vais conclure cet article par une nouvelle que j’attendais avec impatience, Leo ouvre enfin les portes de son dojo: le Kishinkan, 11 rue Henri Régnault dans le 14ème (métro ligne 4 porte d’Orléans ou Alesia ou tram ligne 3).

Kishinkan “le lieu ou l’on approfondit en se réjouissant” tout un programme !!

Il y enseignera l’Aunkai trois fois par semaine, a priori aux horaires suivants:

Le lundi de 18h à 19h15

Le mercredi de 20h45 à 22h00

Et enfin le samedi de 12h00 à 13h15

Je ne saurai que trop conseiller aux amateurs de venir s’y entrainer, car dans l’Aunkai rien ne remplace le regard d’autrui.

A très bientôt

Manu