Lors d’un article précédent, j’ai abordé le travail de la colonne vertébrale en Aunkai. Il me semble intéressant de faire le parallèle avec les arts internes chinois tant cette approche rejoint par certains aspects, celle de l’Aunkai.

Si l’approche Aunkai privilégie plutôt la bio-mécanique, l’approche des arts internes chinois privilégie l’approche énergétique. L’intérêt dans la confrontation de ces deux approches est de constater que finalement, elles portent sur le même objet avec les mêmes finalités mais selon des modes de compréhension différents.

Un des concepts clés des arts internes est de prendre conscience de deux pôles énergétiques, le pôle ciel (Tian) et le pôle terre (Di).  L’Homme (Ren) se trouve à l’intersection de ces deux pôles énergétiques et doit les articuler.

Ces énergies entrent dans le corps par l’intermédiaire de points bien précis situés sur les deux principaux méridiens d’acupuncture: le vaisseau conception (Ren Mai) et le vaisseau gouverneur (Du Mai)

Plus précisément l’énergie venue du ciel va pénétrer dans le corps par “Bai Hui”, la porte entre l’homme et le ciel ou “les cents réunions” situé sur le vaisseau gouverneur (VG 20). Pour faire un parallèle avec l’Aunkai c’est de ce point précis que démarre la “corde de l’arc” que j’évoque dans mon précédent article.

Le point d’entrée de l’énergie provenant de la terre se trouve sur le premier point du Vaisseau Conception, “Hui Yin”, (à mi distance entre le scrotum et l’anus).

Un des pré requis de la pratique du Tai chi est de créer “le vaisseau vital” ou “pôle Tai-Ji”, un axe imaginaire reliant Bai hui et Hui Yin et traversant les trois foyers (le fameux triple réchauffeur de l’acupuncture).

Or la création de cet axe imaginaire est très semblable en Taichi comme en Aunkai: Par le haut en essayant de s’étirer à partir du sommet du crâne et par le bas en relâchant le bassin (action qui s’accompagne d’une légère rétroversion non contrainte). Cette dernière action à deux explications différentes selon la discipline, en Aunkai le relâchement du bassin et la rétroversion vise une diminution des courbures naturelles de la colonne vertébrale alors qu’en Taichi elle vise à “unifier le ciel et la terre” en mettant en contact  Ren mai et Du Mai, vaisseau conception et vaisseau gouverneur.

Certes les explications sont très différentes mais au final, le travail reste le même, une modification de l’utilisation du corps.