Le mont fuji, estampe d’Hokusai extrait de sa célèbre série: “les 36 vues du mont fuji-yama”

Sensei viens de nous montrer une fois encore la profondeur de sa méthode et de fait l’ampleur du travail qui attend chacun de nous.

Comme à chaque fois les conseils de sensei et de manabu m’ont permis de franchir un modeste pas de plus vers la compréhension de son travail, je vais essayer de vous en faire part du mieux possible.

1) Un pilier vers le ciel

Le titre de mon article, certes un peu imagé, reflète pourtant bien l’accélération d’une tendance initiée depuis un an déjà, celle de ne rien sacrifier à l’orthogonalité du dos et de pointer systématiquement la tête vers le ciel. Commencé avec maho l’année dernière, ce virage s’affirme de plus en plus et sensei conseille à présent de pratiquer TCJ beaucoup plus haut que par le passé, non pas pour diminuer son intensité mais surtout pour la placer là ou c’est nécessaire c’est à dire sur la colonne vertébrale et pas dans les jambes. La consigne était jusqu’à présent de pratiquer TCJ en descendant les jambes jusqu’à l’horizontale, de fait le buste à tendance à s’incliner vers l’avant pour compenser la perte d’équilibre et l’intérêt de TCJ, qui réside en grande partie dans la compréhension des tensions avant-arrière, s’en trouve diminué.

2) Une respiration de plus en plus importante

Même si sensei à moins mis l’accent sur la respiration en général que lors du dernier masterclass, je trouve qu’il a beaucoup insisté sur la nature de celle ci. La consigne était d’inspirer avec la colonne vertébrale et d’expirer avec l’avant. L’idée me semble rejoindre les pratiques de type Chi gung qui consistent à imaginer le parcours de la respiration à partir du centre puis le long de la colonne vertébrale et enfin le long du buste pour revenir finalement au centre.

Comme rien mais alors rien n’est gratuit en Aunkai, je présume que la respiration participe à la construction globale de la structure, probablement à travers une forme de prise de conscience.

3) L’avant et l’arrière

A travers la respiration, mais plus globalement à travers les consignes données lors des différents Tanren, sensei à insisté sur le jeu des forces avant-arrière. Je pense notamment lors de shiko où la consigne donnée était de bien ressentir les tractions à travers la colonne vertébrale mais aussi par l’avant à travers les bras. Il semble que ce travail fasse partie d’une prise de conscience plus globale impliquant notamment l’Axe central (cf illustration ci dessous)

La traduction est la suivante: “en réalité l’Axe est le résultat de la compréhension de la musculature et de la physiologie de l’avant (zenmen) et de l’arrière (haimen) et de comment ils se connectent avec le bas”. Il semble que sensei nous donne une clé supplémentaire pour construire ce pilier si important dans sa méthode: prendre conscience de l’avant et de l’arrière à travers les tanren (TCJ et maho essentiellement) mais aussi grâce à une respiration “conscientisée” qui s’écoule le long de cet avant-arrière.

4) De la terre au ciel

Si la construction de l’axe central est un point majeur de la méthode de sensei, relier le pilier à la terre ne l’est pas moins. Ayant finalement réussi à intégrer Age-te lors de ce stage et même à transmettre mes sensations à un autre élève pour qu’il y arrive lui même, je me permet de vous livrer ma modeste compréhension du “mouvement qui rend fou”.

Sensei expliquant Age-te à Bruxelles

La première étape a été de bénéficier du “toucher magique” cette petite correction qu’applique sensei à votre posture et qui déclenche une prise de conscience immédiate. Cette fois c’est Manabu qui en me faisant travailler sur les plis inguinaux m’a permis de réaliser que je n’étais pas assez “assis sur mon centre”.

“S’assoir sur le centre”,  une illustration par sensei alors qu’il évoquait le travail à la lance

La deuxième étape à été “d’ouvrir le centre” c’est à dire de faire “comme si” j’ouvrais le bassin, une sensation de pression du haut vers le bas est alors apparue au dessus du périnée. L’idée est donc de bien s’assoir dans les plis inguinaux tout en conservant une volonté d’ouvrir le bassin (le tout en étant en seisa ou en tailleur mais pour avoir testé debout cela fonctionne aussi). La troisième étape et pas la plus simple consiste à bien identifier la ligne de tension qui passe de chaque côté de la cage thoracique. Cette tension apparaît notamment quand on exécute correctement “breathing-maho” surtout dans la phase descendante.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qln1Tj1dpgY[/youtube]

Chris et moi lors d’une des premières sessions, notez mes défauts: crispation des épaules, pas d’assise sur le centre, colonne vertébrale en montagnes russes etc

La ligne de tension clé pour effectuer Age-te: celle qui remonte le long de la cage thoracique

Les pratiquants d’aikido devrait s’y retrouver sans trop de problèmes, cette fameuse ligne de tension est fréquemment évoquée par des maitres aujourd’hui décédé, je pense notamment à Sagawa sensei (Daitoryu, vers la découverte de l’aiki. par Tatsuo Kimura, BUDO éditions).

Sans surprise, la clé pour effectuer Age-te et plus globalement pour avancer en Aunkai réside dans la compréhension du parcours des tensions à travers la structure grâce notamment à l’Axe central et la connexion entre le haut et le bas.

Plus globalement ce 5ème masterclass a initié un virage important pour l’Aunkai en france: changement de staff, création d’une association, rédaction d’un petit document de présentation à l’usage des débutants, mise à plat d’une nomenclature en japonais, interview de sensei par Karaté Bushido (qui devrait sortir en décembre), en bref les choses avancent bien !!

Pour conclure je tiens à remercier tout les participants pour leur bonne humeur, l’Aunkai est devenu une joyeuse petite famille et je m’en réjouis profondément.

Et en cadeau, une petite video de sensei lors de son interview avec KB 😉

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=G9OLo-YNqUU[/youtube]

 

A bientôt !!