« Avant de courir, il faut savoir marcher….. avant de savoir marcher, il faut tenir debout »

Cet adage pourrait résumer ce qu’est l’Aunkai : une méthode visant à développer les principes fondamentaux qui gouvernent le mouvement et l’équilibre.

Faites ce test : tenez vous droit et demandez à une personne de vous pousser très légèrement. N’exercez aucune résistance, que va t’il se passer ? votre partenaire vous fera tomber sans aucun effort.

Vous venez d’expérimenter le fait que la simple station verticale relève d’une psycho-motricité particulièrement fine. C’est un acte plus ou moins conscient qui met en œuvre un grand nombre de muscles interagissant entre eux alors que, difficulté supplémentaire, nous reposons sur une base très étroite (nos deux pieds et l’espace qui les sépare). Rien de ce qui relève de la motricité n’est inné chez l’homme, on ne nait pas en marchant, ni même en sachant se tenir debout, c’est un apprentissage long et laborieux.

L’Aunkai reprend cet apprentissage là ou les nécessités de la nature l’ont arrêté. Nous avons besoin de tenir debout, de marcher, parfois de courir (c’est déjà plus rare) et c’est à peu près tout, simplement parce que nous n’avons pas besoin de grand chose de plus. Bouger notre corps dans une perspective martiale implique donc des apprentissages beaucoup plus complexes que ce dont nous avons besoin au quotidien.

Quelle pourrait être la définition de l’Aunkai ? J’avais soumis cette définition (mais elle n’est probablement pas exhaustive et ne fait que restituer ma compréhension, forcément imparfaite, à un moment donné de mon parcours) : “Transmettre la force du centre (son inertie ?) grâce au relâchement, aux alignements osseux, à l’étirement et la respiration”.

Étirer dans les six directions, relâcher les tensions qui parcourent le corps, laisser tomber le poids du haut du corps vers le centre sont les maitres mots de la méthode d’Akuzawa sensei. Cette pratique va amener le pratiquant vers un « corps martial », un corps particulièrement stable, relâché qui s’articule autour de la conscience du centre de gravité et de l’axe du corps, la colonne vertébrale.