Une fois encore sensei nous à mis une sacré claque: nouveaux exercices, approfondissement des basiques, pédagogie plus accessible etc, bref du tout bon, sans doute une de ses meilleures interventions en France.

Une estampe d’Hiroshige illustrant l’Aunkai: la beauté dans la simplicité

J’ai rejoins sensei à Bruxelles, auprès de nos chers amis d’ACEPO: robert et stéphane dont je salue une fois encore la gentillesse et l’extraordinaire ouverture d’esprit. Sensei à déjà quelques heures de stage dans les jambes mais toujours autant d’énergie, il faut souligner que la fréquentation à Brest et à Arras était remarquable, grâce au travail de Tangi et Tanguy (Brest) et Jean-claude (Arras).

D’entrée de jeu le ton est donné, pour approfondir le travail sur le corps, c’est à travers le Jo, le baton d’1m80 que nous allons travailler. C’est sans doute là que sensei à remarquablement pensé sa pédagogie: il nous à proposé des exercices “à tiroir” les débutants pouvait se concentrer sur la base tandis que les plus avancés pouvaient y trouver leur compte en se focalisant sur des connexions plus fines. C’est le cas de l’exercice ci dessous, assez proche des tanren à la lance.

[youtube]http://youtu.be/qsGwynXZnqc[/youtube]

 

Cet exercice d’apparence simple, cache en fait un véritable cauchemar de connexions à maintenir. L’idée est ici de maintenir les deux “Juji” sur le même plan (pour simplifier, maintenir la ligne des épaules parallèle à la ligne des hanches), tout en maintenant les autres connexions en place (l’arche au niveau des jambes, les trois axes et l’étirement/relâchement de la colonne vertébrale), le tout sans crisper au niveau des bras et des épaules…. facile !!

Le travail au bâton n’est pas une nouveauté dans l’aunkai, le voir pratiqué à deux ne m’a donc pas surpris. Là ou je me suis fait surprendre c’est dans l’apparition d’exercices qui sortent de la méthode habituelle de sensei et qui visiblement proviennent de son passif en Xin yi quan.

Une des principales innovations de l’aunkai par rapport à d’autres méthodes est l’utilisation des tensions de déséquilibre contrôlés. Maho en est un des exemples les plus simples à comprendre: en se mettant en déséquilibre, le pratiquant suscite des tensions dans le corps qui vont être identifiées, puis relâchées au fur et à mesure de l’expérience jusqu’à s’écouler naturellement à travers le corps. C’est ainsi qu’un pratiquant un peu avancé est capable de rester sur place face à des pressions conséquentes: lorsqu’il subit une poussée plutôt que de résister, il la laisse s’écouler à travers les connexions qu’il aura identifié lors de sa pratique.

 

Un exemple avec sensei, la tension appliquée par Manabu s’écoule naturellement jusqu’au sol

A l’inverse, le pratiquant de gauche maitrise moins bien son schéma corporel, les épaules sont légèrement crispées et la tête penchée en avant accentue les courbures naturelles de la colonne vertébrale

Pour résumer, dans push-out, vous vous sentez poussé au niveau de vos “blocages”, le plus souvent pour les débutants à hauteur des épaules (cripsation) ou à hauteur de la jonction dorso-lombaire (étirement incomplet de la colonne vertébrale).

Bref, travailler le corps, le forger à travers l’expérience de ces tensions (que ce soit la gravité dans maho ou la pression exercée par un partenaire dans push-out) me semblait donc la pierre angulaire de l’Aunkai, j’avais tort et sensei allait me le prouver à travers un exercice comme toujours d’apparence simple mais cachant des abysses de complexité: Tenchi-wake

 

[youtube]http://youtu.be/DpvAWMB22G0[/youtube]

 

Pour ceux qui voudrait s’y risquer, voilà les consignes que ma transmis Manabu-san:

1) Séparez le ciel et la terre dans le mouvement d’ouverture (comme dans STJK), étirez la colonne, laissez tomber le bassin

2) Tournez vous en prenant garde de maintenir les deux juji (épaules et ligne de hanche sur le même plan)

3) Tout en respectant les points 1 et 2, gardez l’arche (la tension qui parcours l’intérieur des jambes)

Si sensei nous à montré cet exercice, ce n’est dans mon cas, pas un hasard. Lors du check du dimanche après-midi, il m’a donné deux pistes de travail. La première porte sur la prise de conscience et la coordination des 3 axes, (shiko, maho gauche-droite etc) mais surtout sur le travail conjoint des deux juji (maintenir les connexions épaules-tronc-bassin simultanément). Pour comprendre mon propos, regardez dans la video ci dessus comment Manabu-san pivote d’un seul bloc depuis l’épaule jusqu’au pied, il maintient ses connexions tout au long du mouvement. Si cet exercice semble simple, essayez, vous allez comprendre !!

Sans être une révolution, ce dernier Masterclass amorce donc un virage intéressant en incorporant des mouvements issus des arts internes chinois et ouvre par la même occasion d’autres perspectives de travail.

Un dernier mot sur l’ambiance, l’Aunkai en france, c’est devenu une petite famille sympa, décontractée mais studieuse. Retrouver tout les anciens et accueillir de nouveaux pratiquants est une expérience humaine d’une grande richesse, j’espère tous vous revoir bientôt !!

A-Un par Manabu-san et Christophe à Bruxelles (je dissipe un doute, ce n’est pas un exercice mais plutôt l’effet des breuvages locaux !!)

Sensei et sa nouvelle paire de lunette (Robert d’Acepo est opticien et ne supportait plus de le voir avec “des lunettes de merde”)

Nori, jamais surprise par un objectif

Et enfin Manabu-san et son éternelle bonne humeur

Merci à tous pour tout ces bons moments, à bientôt !!

Manu